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Muhsin al-Amin, a Reformist in Jabal ‘Amil

Muhsin Al-Amin - Autobiographie d’un clerc chiite du Ǧabal ‘Āmil.

Trad. et annot. par Sabrina Mervin et Haïtham Al-Amin, Damas, IFEAD, 1998, 217 p.

Né à Šaqarā, un village du Jabal ‘Āmil, Muḥsin al-Amīn s’installa à Damas en 1901 où il s’imposa comme le chef spirituel de la communauté chiite. Ce récit de vie, extrait de son dictionnaire biographique A‘yān al-Šī‘a, retrace le parcours du savant (édition du texte arabe sous le titre Sīrat al-Sayyid Muḥsin al-Amīn, éd. Haythâm al-Amîn et Sabrina Mervin, Beyrouth, Riad El-Rayyes Books, 2000, 221 p.). Le texte, ici traduit, nous plonge dans l’univers d’un clerc chiite.

Ce récit de vie est très vivant et fourmille d’anecdotes sur la vie quotidienne. La description des études à Najaf (pp. 108-112) retiendra ici l’attention du spécialiste de l’Iran. Le cycle des cours s’organisait selon deux niveaux. Le premier cycle « les niveaux » (al-suṭūḥ) était dispensé dans le domaine de la syntaxe, de la morphologie, de la rhétorique, de la logique et dans celui des uṣūl, du fiqh et de la théologie. Cet enseignement s’appuyait sur l’étude des « livres », lus et commentés par le maître. En revanche, le second cycle (al-ḫārij) s’effectuait « hors les livres » car il ne s’appuyait sur aucun ouvrage. Ce cycle, centré sur les uṣūl et le fiqh, menait à l’ijtihād. Nous soulignerons que Muḥsin al-Amīn suivit à Najaf l’enseignement de plusieurs maîtres venus d’Iran : Mullā Kāẓim al-Ḫurāsānī, Āġā Riḍā al-Hamadānī, ‘Abd-Allāh al-Māzandārānī, Sayyid Kāẓim al-Yazdī, Mīrzā Ḥabīb-Allāh al-Raštī, Mīrzā Ḥusayn b. Mīrzā Ḫalīl al-Tihrānī (voir la biographie de ce dernier pp. 127-128). Plusieurs anecdotes illustrent bien le fait que Najaf était un centre de savoir religieux où l’influence persane était très forte : les savants pouvaient communiquer entre eux en persan (exemple p. 138, bekešid). En 1933, Muḥsin al-Amīn passa onze mois à visiter les lieux saints d’Irak et d’Iran dont il dit avoir gardé un excellent souvenir : « Je remercie Dieu pour tout ce qui m’est arrivé en Irak et en Iran » (p. 176).

La traduction du texte est précédée d’une présentation (pp. 9-32) de Muḥsin al-Amīn comme savant réformiste chiite. La question du genre « autobiographie » dans le monde musulman est abordée en présentant les recherches récentes en la matière et en mentionnant quelques récits de vie traduits et commentés (pp. 16-19).

Denise Aigle, Abstract Iranica


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